Slumdog Millionaire

Publié le par Corn-Flakes



Danny Boyle est ici au summum de sa maîtrise de la caméra. Mise en scène impeccable, plan fourmillant d'originalité. Le rythme s'opère dès les premiers plans, brutal, incisif. Un montage qui vous prend aux tripes dès le début, vous plongeant merveilleusement dans l'histoire. Une histoire qui s'annonce tout aussi original et violente. De part son contexte et son contenu : un pauvre « serveur de thé » originaire de Bombay se retrouve sur le plateau de « Qui veut gagner des millions ? » et atteint la question finale à 20 millions de roupies. Le film fonctionne sur sa triple temporalité, on a la narration présente où le personnage est aux prises d'un interrogatoire policier, l'émission de télévision et des flash-back expliquant comment le personnage a su répondre aux questions posées. Même si par instant ces retours dans l'enfance du personnage s'avèrent un peu long et nous font perdre le fil de la narration présente, on reste captivé. En effet Boyle semble s'être surpassé dans les taudis indiens, entre audace et professionnalisme, il nous en dresse un portrait qui s'arrête juste à temps pour ne pas tomber dans les clichés. L'univers montré est cru mais pas dénué d'humour, une touche d'espoir salvateur se camoufle derrière la crasse du ghetto. Le tout servi avec une excellente bande son dans laquelle on reconnaîtra la chanson Paper Planes de M.I.A.


La séparation entre riche et pauvre est omniprésente tout au long du film. Taudis entourés d'immeubles luxueux, touristes et miséreux... Séparation représentée plus globalement par la confrontation entre le présentateur du jeu et le candidat, chacun provenant d'un univers bien différent. Danny Boyle ne critique pas cette misère, il se l'approprie et ne fais finalement que constater. Il ne nous dit pas que le personnage est à plaindre, il nous montre simplement sa vie, avec ses joies et ses tristesses, tout simplement.


Là où le film perd en intensité, c'est à la dernière demi-heure. En effet, le tout sombre dans une certaine niaiserie où le narrateur nous montre sa naïveté et son obstination à retrouver la femme de ses rêves qu'il pourchasse depuis qu'il a l'âge de sept ans. Cette dernière devient sa raison de vivre, sa raison de gagner le jeu, et les flash-back où les deux se retrouvent mais sont tragiquement séparés à chaque fois s'enchaînent. Même si cet amour véritable est beau dans le principe, dans la théorie cela s'avère cliché et ennuyant. Et comble de tout cela, le film s'achève sur une happy end ponctué d'une danse bollywoodienne,,,


Le film en lui-même est néanmoins positif, offrant aux spectateurs un large panels d'émotions. On notera en plus du talent de réalisateur de Danny Boyle que nous connaissions déjà, la belle performance d'acteur de Dev Patel, l'ancien Anwar révélé par Skins et signant ici sa première oeuvre cinématographique.



Publié dans Cinéma

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L
J'ai beaucoup aimé le film. La narration est intéressante et je pense que l'Inde représenté par Dany Boyle n'est pas très loin de la vérité. La partie que j'ai préféré c'est quand Jamal est tout petit, avec son frère et sa copine, Latika. Quand il grandi je trouve moins passionnant j'avoue. Et puis, je suis complètement d'accord avec toi sur la dernière demi-heure, quand le Jamal grand cherche à tout prix à retrouver Latika et qu'ils sont constamment séparés. Déjà, c'est un des rares moments que j'ai trouvé pas réaliste (le reste aurait pu l'être c'est clair), l'Inde c'est pas tout petit, quand tu perds quelqu'un de vue tu le retrouves pas en un clinquement de doigt, et puis une relation qui était touchante devenait presque barbante et ridicule. C'est dommage. Mais ça reste un bon film, je n'suis pas fan de Boyle mais là c'est une jolie oeuvre, vraiment.Jolie chronique, très juste !
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L
cette critique est tout a fait geniallissime.
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