Chapitre 1 : La soirée où je n'étais pas invité.

Publié le par Corn-Flakes

_ Quoi, comment ça j'suis pas invité ?

J'en ai marre de ces soirées à la con où l'hôte prétend une quelconque raison pour ne pas vous inviter. Il ne peut pas dire qu'il vous déteste tout simplement et qu'il ne désire pas gâcher sa petite soirée de bourgeois coincé du cul en invitant un connard tel que vous ? Ce serait plus simple, plus compréhensible. Là, je lui aurais lancé mon poing dans la gueule, et on en reparlera plus jamais. J'aurais pu par la même occasion régler mes anciens comptes, lui dire en lui pétant les dents à quel point je désapprouvais sa relation avec mon ex par exemple. Mais non, au lieu de ça, je me retrouve embarqué par un groupe d'amis qui se rendent tous à cette fameuse petite sauterie. Tous rentrent sans aucun problème, sauf moi, évidemment. Il faut qu'une petite pouffe qui sert à l'occasion de videur m'arrête et me demande mon nom. Ok, si elle n'avait pas une liste barbouillée de patronymes dans ses mains, j'aurais pu croire à une technique de drague. Je lui aurais dit que j'étais Ghislain. Ghislain Bouvier. Elle aurait dit en s'exclamant qu'elle adorait ce que j'écrivais, et moi, ça m'aurait fait bander. Sauf que non, à l'annonce de mon nom, elle a jeté un regard en biais sur sa lite et m'a proclamé haut et fort que je n'étais pas invité. Alors là, évidemment, on se met à se plaindre. On dit que ce n'est pas possible, qu'elle a mal regardé la liste ou qu'il y a eu un simple oubli. Et j'invente une relation de sincères amitiés avec l'hôte qui vous déteste tant, je dis que j'suis comme son frère ou quelque chose dans son genre. Et elle, l'autre pouffe, elle me jette un regard froid et reste totalement inflexible. Je tourne autour d'elle, je négocie, je me rends ridicule comme je sais si bien le faire, je tente de l'adoucir, de lui montrer à quel point je suis un mec bien même si ça ne se voit pas, mais non, rien n'y fait...


Alors je me casse. Ou du moins je fais comme si je me cassais. Je retourne vers ma bagnole, et au moment où cette foutue gardienne tourne le regard, je me glisse dans une foule de gens rentrant dans le bâtiment et tente de me faire le plus discret possible. Et c'est là qu'une main se pose sur mon épaule.

_ T'es vraiment qu'un foutu gamin, tu sais ça ?

Je me retourne et je vois donc mon ex. Pas mon ex femme à proprement parlé puisque nous nous sommes jamais marié, disons plutôt mon ex plutôt copine, même si ça sonne comme un terme de récréation.

_ Tu vas pas me dire que toi t'es invité ?

Il faut dire que l'hôte et elle, c'était une grande histoire d'amour. Et c'est d'ailleurs pour ça qu'elle l'a quitté, parce que c'était une grande histoire d'amour. Je veux dire par là qu'elle n'était pas prête à vivre cela, pas prête à s'installer, à se marier et d'avoir une garnison de gosses à nourrir. Et donc ils se sont séparés. Lui a probablement eu le coeur brisé, comme je l'ai eu autrefois également, mais apparemment il se raccroche à la possibilité qu'ils peuvent encore se remettre ensemble. D'où sa présence ici. Pour ma part, l'idée de me remettre avec mon ex n'est même pas envisageable. Le coup qu'elle m'a porté aux couilles lors de notre rupture m'a plus ou moins dégoûté. Et si vous voulez un conseil, ne trompez surtout pas une femme capable de vous briser les burnes d'un simple coup de pied. Enfin bref, elle, elle rentre, et moi, je reste dehors. Seul. Pas vraiment seul en fait, puisque la sacro-sainte-gardienne-de-la-porte-d'entrée-de-la-soirée se replante devant moi et me fait une nouvelle fois comprendre que je ne suis pas le bienvenue. Pas le bienvenue, c'est presque l'histoire de ma vie...

 

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S
Mais ça fait fichtrement penser à Californication tout ça !!
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C
<br /> Tout à fait ! j'étais en pleine saison 2 quand j'ai commencé à écrire ça, dur de s'en défaire sur le coup. :)<br /> <br /> <br />
S
Oui ça fait plus ou moins réfléchir...
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D
Je n'avais pas bien regardé le titre, mais à présent je suis rassurée...la suite, la suite....
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