Chapitre 2 : Spleen et Idéal.

Publié le par Corn-Flakes

Autant un gros videur noir aurait pu m'empêcher de passer, autant cette petite conne ne peut strictement rien faire à part me gueuler dessus. Et c'est donc ainsi que je rentre dans la soirée. On a beau ne pas être le bienvenu, rien n'empêche de forcer le passage. Derrière moi, la gardienne gueule à tout va. Elle dit que je suis rentré, elle dit que ce connard de fils de pute est rentré. Et tout le monde me regarde. Ce n'est pas que je n'aime pas être le centre d'attention, mais la façon dont j'étais dévisagé me mettait mal à l'aise. Il y avait dans leurs yeux une haine évidente. Un silence pesant avait envahi la salle, et le bruit de mes pas se répétait écho. J'avançais vers ces grandes flammes que je pouvais apercevoir à quelques mètres de moi. De longues langues flamboyantes qui s'élevaient dangereusement vers le plafond. Les gens se poussaient et me laissaient passer sans aucun problème. Ils s'écartaient vivement, comme si j'étais un pestiféré. Et c'est ainsi que je me suis retrouvé devant le feu. Le feu, qui était alimenté par une pile imposante de livres posée à même le sol. Ces livres m'étaient familiers, avec leur couverture noire, leur titre en rouge foncé et la photo de l'auteur derrière. « Providence », « Erzengel », « Tu me sauverais le vie, toi ? », « Ceci n'est pas vraiment humain ». Autant de chefs d'oeuvre écrit par le même et unique personne. Moi. On brûlait mes livres. On en faisait un véritable autodafé. Et tout le monde le célébrait, même mon ex. Je crois que j'avais une excellente raison de me rendre au bar et de me bourrer la gueule. De boire de la vodka jusqu'à ce que je m'effondre, jusqu'à ce que je sois plongé dans un trou noir où j'oublierais tout.


Je me suis réveillé l'après-midi suivant, la bouche pâteuse, le crâne vrillé par une douleur intense, et l'estomac retourné. Des bouteilles m'encerclaient, si bien que je ne pouvais bouger de mon sofa sans me prendre les pieds dedans. C'était ça l'inconvénient de se bourrer la gueule : le réveil, le brusque retour à la réalité. Cette réalité où l'on me déteste plus que tout. Cette réalité où l'on ne brûle pas mes livres, car ce n'était qu'un rêve, évidemment, mais cette réalité où je me pointe à une soirée, où l'on me refuse l'entrée et où je rentre chez moi, totalement déprimé. J'aurais pu en écrire un livre, mais franchement, qui s'intéresserait à l'histoire d'un mec qui n'est pas invité à une soirée et de ses états d'âme post-biture ? Il n'y avait rien d'intéressant là-dedans, aucune intrigue digne de ce nom, juste les errances d'un mec paumé. Mec paumé qui après avoir vomi de la bile s'est réinstallé sur son sofa et y est resté jusqu'à ce que la nuit vienne. De manière romancée, je n'aurais pas pu tirer plus de deux lignes de cet événement...


Quand la nuit est donc venu, j'ai cessé de penser à penser à écrire cette histoire stupide et je me suis levé. Je me suis brossé les dents pour retrouver une meilleure haleine, j'ai changé de chemise, la dernière étant recouverte d'éclat de vomi, et je suis sorti. Qu'importe mes cheveux gras, qu'importe mes ongles sales, je ne faisais que paraître un peu près propre. Je suis sorti. En quête de rien du tout, juste histoire de me changer les esprits et de ne pas passer mon temps vautré sur mon canapé. C'était ça ma vie, ma dure vie de maniaco-dépressif-bipolaire-écrivain-renommé-que-l'on-n'invite-pourtant-pas-aux-soirées...

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C
Très beau texte !petit bémol amha : il est difficile (techniquement) à lire car manquant d'espace, de respiration,  de retours à la lignes. 
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A
"maniaco-dépressif-bipolaire-écrivain-renommé-que-l'on-n'invite-pourtant-pas-aux-soirées"Excellent !!!
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C
<br /> Merci pour le triple commentaire. Je garde histoire de faire croire que j'ai de nombreux fans. :)<br /> <br /> <br />
A
"maniaco-dépressif-bipolaire-écrivain-renommé-que-l'on-n'invite-pourtant-pas-aux-soirées"Excellent !!!
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A
"maniaco-dépressif-bipolaire-écrivain-renommé-que-l'on-n'invite-pourtant-pas-aux-soirées"Excellent !!!
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A
C'est des soirées non-alcoolisées qu'il te faut alors
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