Derrière le masque...

Publié le par Corn-Flakes

Généralement, dernière un masque, on a chaud. Le plastique vous colle à la peau, et ce même si vous placez une petite éponge sur votre front histoire de laisser de l'espace. Vous entendez votre souffle haletant et votre vue est  saturée par le masque, comme si une ligne blanche vous barrait perpétuellement le champ visuel. Enfin bref, vous êtes là avec une trentaine d'autres personnes portant elles aussi ce même masque. Blanc, neutre. Mais en même temps, vous n'êtes plus vraiment vous même, vous êtes plongé dans un autre univers. Votre visage, emblème de votre personne dans la société ambiante, n'est plus. Vous ne pouvez plus communiquer par le biais d'expressions faciales, vous ne pouvez plus parler avec votre bouche. Il ne vous reste alors plus qu'à improviser des gestes sans pour autant surjouer. En étant naturel, nous imprégnant naturellement de notre rôle, et c'est en ça que le masque aide. Sans votre visage, vous vous sentez anonyme, en dehors du jugement d'autrui, alors vous n'hésitez pas à vous détendre, à vous relâcher... Le metteur en scène vous dit d'imaginer que vous êtes sur un lac gelé où le moindre de vos mouvements s'avère périlleux. Vous glissez à tout va, vous rattrapant à vos congénères masques neutres, les aidant à se relever pour mieux chuter. Puis, il vous dit d'imaginer que vous marchez dans la rue et que soudainement vous sentez que quelqu'un vous suit. La personne se rapproche au fur et à mesure, et vous, masque neutre, vous accélérez l'allure, la peur mimée non pas par les traits de votre visage mais par votre corps tout entier. Sous le masque, vous respirez fortement, vous transpirez aussi bien par l'effort fourni à l'exercice que par la tension de ce dernier. Tension presque palpable jusqu'au moment où le metteur en scène vous dit que la main de votre poursuivant se pose sur votre épaule. Vous restez donc là, masque neutre, immobile, figé par la peur. Timidement, vous tournez la tête, et vous vous rendez compte que ce n'était rien d'autre que votre meilleur ami qui vous poursuivez. Soulagement. Et soulagement qui s'est lu également sur le visage de tout le monde lorsque l'on a retiré nos masques. Le théâtre, une véritable expérience...



Pour rester dans ce domaine, j'ai été dernièrement vois la pièce de théâtre Coriolan au TNB, adapté de l'oeuvre de Shakespeare par Christian Shiaretti. La mise en scène est éblouisante, et malgré la longueur qui peut paraître excessive (3h30), on ressort très ravi de cette pièce.

Sinon, je viens d'épiler ma copine. c'est très décévant, je pensais que c'était plus sadique comme activité...
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Oh, mais crois-moi, ça fait mal.....
Répondre